La Suisse, pays de l’innovation, fière de sa première place dans le classement annuel de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Mais que cela veut-il vraiment dire ? Est-ce pertinent ? Comment un petit pays peut-il concurrencer face aux autres pays tel que la Chine ou les États-Unis d’Amérique en terme d’innovation et de dépôt de brevets ? Le Temps s’est penché sur le sujet avec P&TS, Christophe Saam.
Le classement est réparti en 6 catégories de notes pour chaque pays.
Quatre concernent les inputs : les institutions, le capital humain et la recherche, les infrastructures et la sophistication du marché et de l’économie. C’est l’argent et l’énergie que l’on investit dans et pour l’innovation, les conditions-cadres. Les deux restants sont des outputs : les connaissances et la technologie.
La note globale de la Suisse est excellente mais elle présente cependant des lacunes.
Il est par exemple difficile de lancer une société, par exemple une start-up, ce qui a un impact direct sur le nombre de créations d’entités mais aussi la volonté des investisseurs de miser sur cette dernière. Si la start-up échoue, il sera également difficile de la liquider.
La faiblesse de la Suisse est également liée au nombre trop faible d’ingénieurs et de scientifiques qui sont formés. Très peu d’entreprises sont créées en Suisse dans le domaine des technologies de l’information, par exemple dans l’intelligence artificielle (IA).
Mais elle a d’autres qualités comme la grande capacité à faire venir les talents depuis l’étranger.
P&TS a effectué une recherche sur le domicile des inventeurs il y a moins de 4 ans. De grandes sociétés internationales déposent des brevets pour des inventions mais qui ne sont pas forcément faites en Suisse. Ils déposent en Suisse parce que leur centre s’y trouve, et en raison de la forte concentration de spécialistes de la propriété intellectuelle. Ces résultats nous ont permis d’avoir une vue d’ensemble sur le plan cantonal. Ils ont déterminé où étendre ou déplacer P&TS. Notre siège sur Neuchâtel n’est pas un hasard et est d’un point de vue géographique, bien centré. C’est le canton qui a également le plus grand nombre de dépôts de brevets par habitant.
Le classement de l’OMPI prend notamment en compte le nombre de brevets, de publications scientifiques, de marques déposées dans la Suisse. Ce sont des marqueurs importants, mais est-ce qu’ils reflètent vraiment l’innovation? Le classement prend peu en compte le succès des produits sur les marchés.
Voir l’article complet : https://www.letemps.ch/economie/christophe-saam-matiere-brevets-suisse-loin-detre-premiere-domaine (abonné à Le Temps seulement)
